Il y a des gens qui vous impressionnent par leur palmarès.
Et d’autres, qui, comme Simon, vous retournent par leur vérité.
33 ans, une gueule de judoka qui n’a pas oublié de sourire, un regard qui a vu l’orage mais a opté pour la lumière.
Simon est d’une sincérité désarmante. Pas celle qu’on affiche dans les pitchs, mais bien celle qui se lit dans les silences.
On s’est rencontrés à un événement organisé par French Founders à Marseille début 2024, et depuis nous sommes devenus partenaires et amis.
Avec Simon, on adore connecter nos cercles amicaux et professionnels pour multiplier la valeur et le bonheur, et on le fait simplement et régulièrement.
Simon fera partie de ma vie. Longtemps.
Simon naît à Dijon, dans une famille sans repères solides. Une enfance sous très (trop) haute tension.
Un père qui a lui-même grandi sans attaches, une mère seule, une sœur à protéger, trop de responsabilités, trop tôt.
Pour faire face, Simon s’est construit en accéléré. À 14 ans, il vit seul dans son premier appartement. Il fait ses comptes, cuisine ses pâtes, va en cours, gère sa vie.
Mais à l'école, ça ne marche pas. Pas parce qu’il n’a pas les capacités - il en a à revendre et son parcours à venir en sera l’illustration parfaite. Mais parce que sa tête est ailleurs. Il décroche, rate, doute.
Alors Simon cherche du concret. Il trouve un refuge dans l’ébénisterie, le travail du bois, le geste précis. Il intègre un CAP métiers d’art, et là… il s’éclate. Il restaure des coffres Ottoman en nacre et en écailles, des bateaux en acajou, des secrétaires en bois de rose. Il apprend la patience, la beauté du travail bien fait, la rigueur dans les mains. Dans un petit atelier dijonnais, sous l’œil exigeant d’un vieux maître ébéniste, il reprend confiance. Un peu.
Son test d’entrée ? Une boîte sculptée en pointe-de-diamant. Chaque détail compte. Elle devient une sorte de manifeste silencieux : « Je pars de loin, mais je suis là. Et je suis précis. »
Alors que ses camarades de classe construisent des meubles, Simon commence déjà à se construire autrement…
Simon n’a jamais été matérialiste. Mais il y a deux objets qu’il chérit précieusement.
Un louis d’or, transmis par une vieille tante. Et une montre Tudor, offerte par toute sa famille, qu’il porte depuis plus de 15 ans. Deux symboles. Deux totems. Des preuves qu’on croit en lui. Des choses solides, précieuses. Comme le bois.
Et puis un jour : la claque qui change tout
Un professeur visionnaire lui souffle un jour :
“Y’a une prépa qui vient d’ouvrir. Elle prend uniquement des bac pro. Ce sera pas facile. Mais toi… je t’y vois.”
La 1re prépa Maths Sup / Maths Spé pour Bac Pro.
Simon ne se pose pas trop de questions. Il a vu Will Hunting, il est curieux et aime les défis. Il signe.
Il débarque dans une promo de 40 jeunes un peu paumés, qui savent juste une chose : ils n’ont pas le droit de rater cette chance. Ils se mettent à “manger des cailloux”, trois ans durant. Et Simon cartonne. Il intègre rapidement le top 5, avec Pierre, son binôme breton, qui deviendra son meilleur ami… et plus tard son premier investisseur.
Les concours arrivent. Simon vise haut. Il passe Polytechnique, Centrale. Il colle un 19 à l’oral de maths de Centrale. La revanche est belle. Le bonheur est immense.
Il veut une école de physique. Il coche la mauvaise case. Il atterrit à PAGORA, l’école de l’impression et de la papeterie. Personne ne le comprend.
Mais Simon y voit une porte, pas un mur. Il découvre un monde de machines ultra complexes, avec plus de circuits qu’un A380, des processus industriels millimétrés, de l’encre, du papier, des billets de banque.
Il choisit la filière impression, comprend comment on imprime du sens, des valeurs, des engagements. Il ne le sait pas encore, mais c’est déjà du storytelling en devenir.
Du sport, de la sueur, du béton et du courage
À Grenoble, Simon reprend le sport à fond. Le corps comme ancrage, encore une fois.
Mais financièrement, ça coince. Simon perd sa bourse, doit faire une alternance, choisir une entreprise parmi 60. Il veut tout apprendre : gestion, direction, pilotage. Il atterrit dans une petite boîte idéale, Exponens à Rognac. Il vit alors sans eau chaude au dessus d’un restaurant routier dans la zone industrielle de Vitrolles. Une période rude, mais formatrice.
Il se découvre des capacités de travail monstrueuses, une capacité à s’adapter partout, et un goût pour les structures à taille humaine, où il peut toucher à tout, tout comprendre.
Le tournant.
Un jour, en plein entraînement sportif dans sa cuisine (!), il reçoit un coup de fil :
“On veut te recruter. Ingénieur process ou commercial ?”
Il choisit commercial, sans hésiter.
Simon débarque chez Autajon, leader mondial du packaging. On lui confie vite un portefeuille clients, il participe à Luxepack, dîne par hasard à côté du fondateur sans le reconnaître. Le lendemain, on se fout gentiment de lui.
Mais Simon, lui, commence à s’ennuyer.
Alors, quand Exponens lui propose de revenir pour un gros dossier, il y retourne. Par choix du cœur. Mais au fond, une idée germe déjà....
Simon commence à entendre une petite voix dans sa tête : “Je suis en train de bosser pour les rêves des autres.”
Et là Simon lâche tout - salaire, confort, certitudes - pour recommencer.
Avec sa sœur Alice, il crée TeedUp; une appli pour connecter les personnes autour de la pratique sportive.
Une app montée “à l’arrache” mais avec le cœur. Il convainc des proches, lève 50K€ sur un pitch bancal mais sincère. En 7 mois, 30 000 utilisateurs, des sportifs soutenus financièrement, un réseau qui se forme.
Et puis... ça plante.
Plus de cash. Plus d’app. Simon vend sa voiture. Il encaisse. Mais il n’abandonne pas.
Une décision s’impose : réagir vite sans tout jeter, alors autant garder ce que Simon de plus précieux : le réseau de sportifs, l’ADN du projet, et la mission.
TeedUp invente un nouveau format d’intervention : des sportifs de haut niveau qui partagent leur vécu, leurs galères, leur mental, face à des collaborateurs en entreprise, des dirigeants et des jeunes en insertion. Pas des conférences bullshit mais de véritables rencontres. Du brut, du vrai, du sensible.
“Ce que je vends ? Des histoires. De la transmission. Des émotions. Des secondes chances.”
200 interventions, 33 clients et quelques centaines de milliers d’euros reversés à ces intervenants de haut niveau, des programmes pour les Apprentis d’Auteuil, des workshops en entreprise sur le stress, la cohésion, le retour après une absence longue, la reprise de confiance.
Simon connaît ses sportifs et intervenants comme on connaît ses amis. Il sait à qui faire raconter quoi. Il joue sur la résonance. L’identification. Et ça marche.
Simon et Alice ont fondé TeedUp, après avoir vu leurs propres trajectoires profondément transformées par la rencontre de personnes inspirantes.
De là est née une conviction : tout le monde mérite de vivre ce moment décisif. Celui qui accélère une évolution, débloque une énergie nouvelle, renforce la confiance.
C’est la mission qu’ils se sont donnée avec TeedUp : donner à chacun l’opportunité de vivre ce déclic.
Aujourd’hui, ils collaborent avec près de 80 athlètes d’exception - Olympiens, Champions du Monde, Entraîneurs ou Capitaines d’élite - pour concevoir des programmes sur-mesure qui :
Ce qui fait la force de l’approche TeedUp, c’est sa capacité à travailler main dans la main avec de grands groupes, en s’appuyant sur une connaissance fine et personnelle de chaque sportif, pour proposer des recommandations parfaitement adaptées aux enjeux de chaque organisation.
Simon, c’est un mélange rare.
La rigueur d’un sportif de haut niveau, la sensibilité d’un artisan, la résilience d’un môme qui grandit trop vite, et la rage tranquille de ceux qui ne trichent pas.
Autant dans une salle de boxe que devant un board de RH, il inspire parce qu’il ne prétend pas. Il transmet sans jamais donner de leçon.
Avec, toujours, cette phrase en tête :
“On a 12 000 jours à vivre. Je ne compte pas en perdre un seul.”