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People Of Legend - Episode 3 : Graziella Marchese

Rédigé par Sonia Ouaksel | Sep 10, 2025 10:51:50 AM

Graziella Marchese : L’instinct du commerce, la rigueur du terrain et l’amour des bonnes choses

Si elle s’était écoutée à 15 ans, Graziella Marchese serait aujourd’hui chorégraphe. Ou écrivain. Peut-être les deux. Mais la vie, et surtout une carrière guidée par l’intuition et le pragmatisme, l’ont menée ailleurs : dans l’univers du retail, où elle orchestre aujourd’hui l’expérience client et le commerce avec une précision redoutable.

Chez elle, rien n’est laissé au hasard. Son parcours, pourtant, ne devait rien à la stratégie au départ. Il s’est construit par curiosité, par opportunités et par instinct, avec une constante : le goût du travail bien fait, hérité de ses racines italiennes, où tout passe par l’effort, mais aussi par le plaisir des bonnes choses.

Très tôt, elle développe un sens aigu de l’indépendance. À 15 ans, même si elle ne manque de rien, consciente des limites du budget familial, elle tient à gagner son propre argent. Babysitting, repassage, petits boulots chez les voisins… Elle accumule les expériences, travaille, apprend. Mais ce n’est rien comparé à la suite.  

L’Italie dans le sang : rigueur, exigence et générosité

Les parents de Graziella lui ont transmis l’importance du travail, la rigueur, mais aussi la chaleur et la convivialité. Chez elle, on bosse dur, mais on prend aussi le temps de bien recevoir, de bien manger et d’accorder de l’attention aux détails.

Cette influence, elle l’a intégrée naturellement, que ce soit dans son exigence professionnelle ou dans sa vision du commerce : bien faire les choses, sans pour autant perdre l’émotion et l’authenticité.

Le terrain, avant tout !  

À 18 ans, Graziella veut un job “plus sérieux”. Direction les chaînes de montage chez Renault, sur la ligne de production, côté carrosserie. Un environnement ultra-masculin, physique, exigeant. On lui conseille de ralentir, de souffler un peu. Elle refuse. « Hors de question qu’on me prenne de haut. ».  Un enthousiasme qui lui vaudra une cicatrice sur la gorge, souvenir d’un accident de production.

Après l’usine, elle teste un autre milieu : la grande distribution. Mise en rayon à 5h du matin, caisse jusqu’à 20h, shifts enchaînés à la demande… Une autre école de la rigueur, mais dans un univers où elle découvre cette fois une dynamique majoritairement féminine. « J’ai travaillé dans des environnements masculins et féminins, et franchement, dans certains milieux, l’ambiance est plus dure à supporter que la pénibilité du job en lui-même. »

Ces expériences lui ont appris la valeur du terrain, le poids des contraintes opérationnelles, et l’importance d’avoir des équipes solides.

Du retail à la data : une trajectoire qui s’écrit au feeling

Studieuse mais pas rigide, Graziella suit un parcours classique : bac ES, prépa, école de commerce. Elle aime les langues, les matières littéraires, et s’imagine dans un métier où la créativité a sa place. Et pourtant, c’est en “tombant dans la data” qu’elle trouve un terrain de jeu inattendu.

Elle adore comprendre les clients, analyser leurs comportements, ajuster les stratégies. Au début, elle se débat : « Je suis une créative, moi ! » Mais une mentor lui donne un conseil qui résonne encore : « Apprends les chiffres. La créativité, tu pourras toujours la retrouver après. », qu’elle suivra sans regret.

De Verbaudet à Cyrillus, puis Damart et aujourd’hui RougeGorge, elle affine son expertise, élargit son périmètre, jongle entre digital, CRM et retail.

Mais ce qui l’intéresse, ce n’est pas la data pour la data. C’est ce qu’elle permet de comprendre. Ce qui fait qu’un client achète ou non, ce qui le freine, ce qui l’engage. Un équilibre entre stratégie et réalité du terrain, entre chiffres et instinct..

Une vision lucide du retail et du management

Aujourd’hui, Graziella est une de ces dirigeantes possédant une vision à 360° du commerce, de la data aux magasins. 

Si la théorie veut que le digital soit l’avenir, Graziella remet tout en perspective : “Si je vais en magasin, c’est pour voir des gens. Sinon, je commande en ligne”  Une évidence trop souvent oubliée. Sa mission, c’est donc de s’assurer que le contact physique ait une vraie valeur ajoutée.

Sa plus grande frustration ? Ne pas pouvoir garantir que chaque cliente aura une expérience parfaite dans ses 260 magasins. Mais elle fait tout pour que son équipe ait les bons outils, les bonnes formations, et la même obsession de la cliente. Parce qu’en lingerie, un achat n’est jamais anodin. Ce qui fait la différence, c’est l’écoute, la justesse du conseil, l’accompagnement.

Alors Graziella passe du temps sur le terrain, traque les signaux faibles dans les verbatim clients, ajuste les formations, suit les retours avec minutie.

Une obsession pour l’expérience… et pour la gastronomie

Si Graziella applique autant de rigueur à son travail, c’est parce qu’elle a grandi dans une famille où l’expérience compte, en commerce comme en cuisine.

Un rêve de longue date ? Ouvrir un restaurant. Pas un concept survendu, pas une énième adresse branchée, mais un lieu où l’on mange vraiment bien, dans lequel l’ambiance est aussi soignée que l’assiette. Un projet en veille, prêt à surgir un beau jour. Car comme le dit Graziella “les bonnes idées ne restent jamais des idées, elles attendent juste le bon moment pour se concrétiser.”

En tout cas, Graziella peut compter sur moi pour venir contribuer à l’ambiance des lieux, et partager des moments de convivialité et de gourmandise !